LA VILLE QUI FAIT SIGNES

1 oct.
— 6 déc. 2004

Coproduction avec Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture.

«L’histoire de la ville comme celle des échangeurs nous perdent. La demande est celle d’une visibilité, c’est à dire d’une forme. La lisibilité d’une agglomération étant liée à une lecture géographique ou historique de la ville, dont on percevait les limites physiques ou dont les axes et les monuments faisaient repère. La mégalopole y a substitué d’autres critères de lisibilité : tout concourt au repérage et tout concourt en même temps à la désorientation (le design urbain, les panneaux de la route et de la publicité, les feux, les revêtements de sol, l’état du macadam, les tuiles et les briques, les bardages, les typologies des édifices, l’usage privilégié que font les habitants des couleurs). La mégalopole introduit de nouveaux modes de repérages : la communication lumineuse avec les automobilistes, la fréquence radio, le GPS. A une ville géographique et territoriale, de l’échange de la marchandise, s’est substitué un univers signalétique, un espace plat ou inqualifié, une ville des « données » et des fléchages et contrôles de tous les flux (…). On dira que l’espace public s’est étendu à tout ; ce n’est pas seulement l’espace accessible au public, mais celui qu’il peut voir, le paysage depuis la voiture, l’automobile qui installe la vision. Le design urbain traditionnel et celui des infrastructures se sont rejoints, pour marquer le territoire dans tous ses objets et ses signes. En conséquence le territoire transformé en artefact complet se démode. Design urbain, murs anti-bruit, un véritable inventaire ; un univers décoratif débridé. La perception du territoire aura ainsi changé. Nous le pensions en terme d’aménagement du territoire, et parallèlement en terme de paysage. Mais un autre changement est apparu depuis quelques décennies, l’urbanisation est devenue pour nous un intérieur, une ambiance de la mégalopole. Notre projet est cette question. A l’échelle de la métropole, quelle forme donnons-nous à cet environnement intérieur qui nous représente ?»                                                  

Alain Guiheux

Les artistes


Mylène BENOIT + Mathieu BOUVIER, L’herbe [sur un paysage interstitiel], 2003
Xiao-xing CHENG, La ville parsemée, 2004
Song DONG, La chaîne alimentaire, 2004
Peter DOWNSBROUGH, Vie. Lettres. Contexte., 2004
Bruno DUMONT, Les ouvriers, 2004
Harun FAROCKI, Contre-chant, 2004
Alain FLEISCHER, Une ville et son double, 2004
Alain GUIHEUX, Treize projets pour Lille Métropole, 2004
Antje EHMANN, Trois films sur des grandes villes, 2004
Jiro ISHIHARA, Sans modèle de référence, 2003
Matthieu KAVYRCHINE, Portrait, 2004
Robert KRAMER, Cities of the plain, 1999
Nora MARTYROSYAN, Welcome, 2004
Antoni MUNTADAS, On translation: die Stadt, 2004

Intervenants du séminaire préparatoire


Francis AMPE : directeur régional, Caisse des dépôts (Méditerranée)
Jean-Marc BENOÎT : publicitaire, enseignant IEP Paris
Giuseppe BONACORSI : directeur de l’agence d’urbanisme de l’agglomération de Tours
Jean-François DUTILLEUL : PDG Rabot Dutilleul
Harun FAROCKI : artiste
Alain FLEISCHER : artiste et directeur du Fresnoy
Françoise GAILLARD : philosophe, maitre de conférences à Paris VII
Alain GUIHEUX : architecte et commissaire de l’exposition
Bernard GUILLEMOT : directeur général des services, Lille Métropole Communauté Urbaine
Didier JOSEPH-FRANÇOIS : architecte, maitre de conférences en géographie, Université de Lille
David JOURDAN : artiste
Matthieu KAVYRCHINE : artiste
Philippe LOUGUET : architecte
Catherine MARTOS : Agence d’urbanisme de Lille
Thierry MÉNAGER : directeur départemental de l’équipement, Direction Régionale de l’Équipement de Lille
Antoni MUNTADAS : artiste
Jean ROLLIN : écrivain
Nathan STARKMAN : directeur, Agence d’urbanisme de Lille
Jean-Louis SUBILEAU : directeur Euralille

Commissariat


Alain GUIHEUX


Autour de l'exposition :